Dans les bras du Mékong – Aline Jaulin

Si l’on devait résumer en quelques phrases la personnalité de Kathy LE VAVASSEUR, ce sont les mots « audace », « sensibilité » et « liberté » qui viendraient les nourrir. Et si l’on devait, également, résumer en quelques phrases ses récentes créations, ces mêmes mots y circuleraient comme une eau souterraine le fait avant de donner vie à une source.

Donner vie…donner vie à ses souvenirs, aux images toujours présentes à la mémoire, donner vie à l’eau même. C’est à cette eau, symbole de pureté, de résurrection, d’abondance, de guérison et, bien sûr de vie, que Kathy LE VAVASSEUR rend hommage mais c’est à celle du Mékong qu’elle déclare sa passion. Elle la chante, la modèle sous ses doigts et la transforme en vagues colorées. Telles de belles odalisques, celles-ci s’offrent à notre regard et dévoilent leurs atours. De longs sillons et des cascades de petites entailles parcourent leur peau et soulignent la grâce de leur silhouette.

A l’instar du vent qui entraîne les eaux dormantes dans sa course et les métamorphose, Kathy LE VAVASSEUR transmet à l’argile son énergie, ses élans et ses émotions. De ce corps à corps naissent aussi des plantes de toutes tailles qui ploient sous les assauts des dragons et dont les longues chevelures ondulent au gré de leur souffle.

Cette artiste plasticienne, née à Sadéc au Vietnam, nous invite à partager avec elle la part vivante de ses souvenirs lorsque, enfant, elle contemplait le Mékong depuis son balcon. Elle en devinait le lit, y percevait l’étirement des végétaux aquatiques et admirait les abords luxuriants de ses rives.

Aline Jaulin
Critique d’art
Paris, janvier 2014

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